La Journée Internationale des Femmes est reconnue depuis1982 en France. A la Réunion chaque année des manifestations sont mises en places dans les différentes communes. Pour cette occasion, je consacre cet article à l’histoire des femmes à la Réunion.
1663 est l’année du début de la colonisation de l’île de la Réunion, appelée à l’époque île de Bourbon. Douze personnes débarquent alors dont 10 malgaches, parmi elles figurent trois femmes malgaches. Ces femmes feront parties des premiers marrons de l’île car elles fuiront, accompagnées des sept autres malgaches, les deux français qui les avaient conduit à Bourbon à bord du Saint-Charles.
Au début du XVIIème siècle, les femmes se faisaient rares sur l’île Bourbon, c’est pourquoi la bourbonnaise se mariait jeune et ne restait pas longtemps veuve et célibataire. Je vous citerai l’exemple de Jeanne Arnoult, métisse créole, veuve à 16 ans, elle se remarie avec François Grondin(le premier enfant de Louise Siarane) et tous les deux auront 14 enfants et 107 petits enfants. L’exemple du couple Grondin nous montre comment les femmes à l’époque ont grandement participé au peuplement de Bourbon. D’origine indienne, française et malgache, elles donneront à l’île un visage métissé où s’entremêleront différentes cultures pour donner par la suite la culture créole. Cependant la situation va changer car en 1674 le mariage interracial est interdit même si cela n’entravera pas les rapports et unions entre les hommes blancs et les femmes noires ou métisses.
Femmes servantes lithographie 1847 – Etienne Adolphe d’Hastrel de Kivedouy
Archives départementales de la Réunion.
Vers 1680, les esclaves arrivent de Madagascar, d’Afrique et de l’Inde, c’est le début de l’esclavage des noirs à grande échelle. La femme esclave fait partie du patrimoine de son maître, au même titre qu’une table ou qu’une chaise (Code Noir 1689). Mais elles n’accepteront pas toutes leur sort, il y en aura qui prendront le chemin du marronnage. Nos résistantes sont Héva, Marianne « la terrible », Rahariane et d’autres encore … Les rebelles ne sont pas que dans la population servile, on en trouvait aussi dans la population libre à l’image de Jeanne Lepinay qui a eu une liaison avec un esclave ce qui était très mal perçu. Par contre, l’inverse était possible.
Comment parler de toutes ces femmes sans citer Marie Anne Thérèse Ombline Desbassyns plus connue sous le nom de Madame Desbassyns, qui a laissé l’image d’une femme d’une extrême cruauté envers ses esclaves, néanmoins elle reste dans l’histoire de la Réunion comme la seule propriétaire à avoir ouvert un hôpital pour ses esclaves.
Début 1848 l’abolition de l’esclavage se profile à l’horizon, d’autres combats vont être menés par les femmes de l’île de la Réunion jusqu’à nos jours…
Source de l’image de madame Desbassyns : mi-aime-a-ou.com