Nous sommes dans la semaine créole et c’est l’occasion de relancer le débat sur le créole à l’école. Doit -on faire du créole une langue et l’apprendre à l’école ? Ou alors, doit-on laisser aux parents la tache de transmettre oralement à leur bambin la langue créole ?
Actuellement le créole est enseigné dans 16 classes bilingues qui se trouvent dans des écoles maternelles et primaires. On peut aussi apprendre le créole au collège et au lycée mais en tant que matière optionnelle.
Pour certains, le créole se transmet de parents à enfant, l’enseigner c’est imposer à tous la même façon de parler.
Ainsi, le créole varie d’une région à l’autre de la Réunion. Par exemple, le créole de Saint-Joseph ne s’exprime pas de la même manière que celui du Port. Quand dans la ville sudiste on parle de loryo, les portois diraient plutôt pastille et en français nous parlerons de bonbon.
Par ailleurs, apprendre le créole c’est aggraver les difficultés de certains en français. Ainsi, nombreux sont ceux qui pensent qu’il serait préférable de mettre l’accent sur l’apprentissage de l’histoire, la géographie de l’île de la Réunion, sur l’histoire de la culture créole et non sur une langue dont l’orthographe ne ferait que perturber l’apprentissage de l’orthographe du français.
La question qui se pose aussi, c’est pourquoi l’enseigner ? Puisque lorsque l’on va dans un bureau on s’exprime en français, les papiers administratifs se remplissent en français.
Nous devrons nous ouvrir sur le monde, mettre l’accent sur les langues étrangères comme l’anglais.
En revanche, pour d’autres, il est important de valoriser le créole, que ce soit à l’écrit ou à l’oral.
En instituant le créole comme matière à l’école c’est faire en sorte qu’une partie de notre patrimoine soit sauvegardée. On retrouve des parents créoles à la Réunion qui ne parlent que français avec leurs enfants, on commence à assister à l’arrêt de la transmission familiale et c’est bien comme cela que se perd une langue. Enseigner le créole c’est ne pas laisser mourir la langue des réunionnais, c’est la faire vivre. Par ailleurs face à la percée des cultures des pays nordistes (halloween et compagnie) il est important de sauvegarder ce qui fait de nous des créoles de la Réunion.
Le créole réunionnais est une langue imagée l’apprendre, c’est aussi faire perdurer cette capacité à mettre des concepts en image. Ainsi, les images qui sortent de certaines citations ont tendance à faire rire.
Quelques exemples :
Poêlon i rit marmite ( le poêlon qui se moque de la marmite) : C’est l’hôpital qui se fout de la charité
Vantar ki touni ( le vantard qui a les fesses à l’air) : C’est celui qui se vante de tout, qui se met sans cesse en avant mais qui au final ne possède rien
Pése si la tét pou voir si la ké i bouge ( il faut appuyer sur la queue pour voir si la tête bouge) : Plaider le faux pour connaitre le vrai
sak i fréquente le chien i gagn le puce (celui qui fréquente le chien attrapera ces puces) : A fréquenter n’importe qui, on récolte des ennuis
Par ailleurs, il y en a qui pensent qu’apprendre le créole c’est garder un lien avec ses racines. Prenons l’exemple de ces réunionnais qui quittent le département pour la métropole ou des pays étrangers, qui avaient tendance à ne pas s’exprimer dans leur langue maternelle et qui, loin de chez eux sont en quête de leur identité. Ils se mettent ainsi à cuisiner et dès qu’ils rencontrent un autre réunionnais la seule langue qui s’impose est le créole. Une fois loin de chez lui, le réunionnais prend plus conscience de l’importance de son identité créole.
Revenons sur le sol réunionnais où la ville du Port n’a pas attendu que les écoles soient bilingues, pour adopter la charte « commune bilingue ». En effet, désormais les portois et certaines autres communes de l’île ont la possibilité d’avoir un mariage en créole.
JT en créole sur télé Réunion, artistes qui chantent en créole, mairie bilingue, voilà quelques exemples qui nous montrent que le créole est loin de disparaître.
moi, j’aimerais bien qu’on l’aprenne à ma fille en maternelle…elle nous donnerait des cours et nous, ses parents, on passerait moins pour des andouilles, l’étiquette « métros » s’atténuerait peut-être un peu 🙂
et puis, c’est super important de cultiver ses racines, un patrimoine, une culture…tout comme pour les basques, les bretons, les ch’tis… !
je crois juste que ça ne doit pas être une obligation
Je pense aussi, qu’on devrait le garder comme langue en option.
moi je suis contre un formatage du creol: on parle tous différemment selon nos villes, on a tous des accents et des mots qqui diffère: le créol a l’écol c un formatage: nout’ tout’ va coz pareil ! et c’est pas bon.
nous devons nous faire confiance et nous meme éduquer à nos enfants notre créolité.